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Jun 05, 2023

Les leçons de la canicule meurtrière de 2003 en Europe, deux décennies plus tard

Le mois d’août a été chaud ici en Géorgie et dans de nombreux autres États. La canicule ravage également le sud-est de la France, où des « alertes rouges » avertissent les habitants et leurs animaux de se mettre à l’abri.

Cette nouvelle rappelle un autre mois d’août torride en France il y a seulement 20 ans. Celui-ci, en 2003, a fait état d’un nombre effarant de morts, remettant en question ce qui peut arriver lorsque les gens s’attendent à ce que le gouvernement prenne soin d’eux. J’en ai parlé à l’époque, alors que j’étais président du Mackinac Center for Public Policy dans le Michigan, et – pardonnez le jeu de mots – j’ai également été critiqué. Mais je pense que c’est une leçon qui mérite une autre visite une génération plus tard. Voici donc mes observations de ce chaud mois d’août 2003, intitulé French Fried by the Welfare State :

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« Près de 15 000 victimes de la vague de chaleur » titrait récemment un titre.

Ce devait être un coin de la planète lointain, peu connu et oublié de Dieu dont personne n'avait jamais entendu parler, pensais-je. Non. C'était la France.

Considérez l’énormité de ce qui s’est passé en août. Lorsque le soleil s'est levé et que les températures sont tombées en dessous de ce qu'El Paso endure pendant quatre mois de chaque année, un nombre stupéfiant de 14 802 personnes, pour la plupart âgées, sont mortes en France. L’équivalent proportionnel aux États-Unis, où une centaine de morts dus à la chaleur provoquerait une enquête du Congrès, serait de 72 000. Cela représente une population de la taille de la ville de Kalamazoo, dans le Michigan.

Comment est-il possible qu’une vague de chaleur anéantisse près de 15 000 personnes dans une nation moderne, qui est très fière d’avoir mis en place l’un des « filets de sécurité » sociaux les plus étendus au monde ? Peut-être que le filet de sécurité est en réalité une couverture étouffante.

La France dispose d’un réseau coûteux de prestations financées par des fonds publics qui commencent à couler du sein de la nounou nationale dès la naissance. Lorsqu'une femme a son premier enfant, elle reçoit un chèque. Chaque enfant successif génère une augmentation de son allocation mensuelle, grâce aux contribuables.

Lorsque l’enfant prend sa retraite six décennies plus tard et une pléthore d’autres aides plus tard, il ou elle reçoit une généreuse pension de l’État. Le message que chaque citoyen français reçoit toute sa vie est que le gouvernement est là pour prendre soin de lui. Et qu’en est-il de la responsabilité morale que chacun de nous a de prendre soin les uns des autres ? C'est la mission d'un service quelque part à Paris.

Ainsi, alors que des milliers de personnes âgées rôtissaient en août, leurs amis et parents ont pris des vacances. Pourquoi devraient-ils assumer une responsabilité que l’État a assumée à leur égard ? En outre, après que le gouvernement français a imposé l'un des impôts par habitant les plus élevés d'Europe, les citoyens n'ont de toute façon plus beaucoup d'argent pour prendre soin de leurs personnes âgées.

L'économiste Edward Hudgins soutient que l'État providence français « repose sur le principe selon lequel les adultes devraient être traités comme des enfants qui ne peuvent pas conserver leur emploi ou gagner suffisamment d'argent pour subvenir aux besoins de leur famille, payer leurs propres soins de santé ou épargner pour leur retraite sans aide de l'État. Pire encore, le gouvernement français et la moralité dominante enseignent que les individus ont peu de responsabilité morale pour prendre en charge leur propre vie... L'État-providence qui prétend aimer l'humanité crée des nains moraux qui se sentent absous de la responsabilité de prendre soin de leurs proches.

Les Américains ont également érigé un État-providence, mais pas un État suffisamment « avancé » pour que notre penchant pour l’individualisme sauvage, la responsabilité personnelle et les familles fortes ait disparu. De nombreux Européens nous considèrent comme sans cœur et indifférents parce que nous ne nous attendons pas à ce que l'Oncle Sam nous dorlote du berceau à la tombe. Mais comme nous prenons encore largement soin de nous-mêmes et de ceux qui nous entourent, nous ne tombons pas morts par dizaines de milliers lorsque la température augmente.

Comment la France peut-elle raviver les attitudes et les institutions qui constituent le fondement d’une société civile forte, une société composée d’enfants qui finissent par devenir des adultes indépendants et se respectant ?

Certes, les Français ne pourront jamais y parvenir en adoptant aveuglément des programmes gouvernementaux qui évincent les initiatives privées ou en remettant en cause les motivations de ceux qui soulèvent des questions légitimes sur ces programmes gouvernementaux. Ils ne peuvent pas restaurer la société civile s’ils n’ont pas confiance en eux et croient que le gouvernement a le monopole de la compassion. Ils n’y parviendront jamais s’ils taxent les revenus des gens et ensuite, comme des enfants qui n’ont jamais appris l’arithmétique, se plaignent du fait que les gens n’ont pas les moyens de satisfaire certains besoins.

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